Claude Jouault
Artiste Plasticien

École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, 1975-1982
Diplôme Supérieur d'Arts Plastiques, 1978
Atelier de peinture Pierre Carron de 1975 à 1982 ;
atelier de sculpture Georges Jeanclos en 1979 ;
atelier de gravure Granier en 1980.
Le cadre et la surface, reconnus comme une évidence, sont une fiction par le fait que deux taches de couleurs différentes sur cette surface et dans ce cadre, produisent un effet d'espace.
Si mon travail peut s'apparenter à la famille de l'art concret ou à l'abstraction géométrique, il n'en demeure pas moins qu'il y a un lien mathématique. Et ce, par le fait d'une démultiplication des formes géométriques, d'une mise en abîme, qui se rapproche du terme fractal, terme défini en 1974 par le mathématicien français Benoît Mandelbrot. L'extension de ce terme est très vaste, mais il existe une caractéristique à laquelle toutes les fractales se soumettent : ce sont des réalités qui présentent une auto-similarité intrinsèque infinie. C'est-à-dire que peu importe l'échelle selon laquelle on les observe, elles présentent toujours un patron similaire à celui observé par la plus grande et la plus petite échelle. Et donc ces formes géométriques démultipliées, afin de donner une illusion d'infini, sont infiniment divisibles.
Un rapport surface/volume est créé par la juxtaposition de matériaux (bâche plastique, plexiglas, néon, aluminium…). Une pièce de plexiglas couverte d'empreintes géométriques est placée au-dessus d'une bâche de couleur qui forme l'arrière-plan. Un nouveau volume est créé par l’ombre des empreintes projetée sur l’arrière plan grâce à la présence de la lumière extérieure. Le choix du néon permet de jouer à la fois sur la diffusion de la lumière mais aussi de construire des jeux colorés apparemment simples. Par sa présence le néon apporte un trait lumineux et cette lumière intérieure permet d'obtenir une dualité avec la lumière extérieure. Les phénomènes optiques obtenus, à la fois par la juxtaposition des matériaux et des couleurs primaires, créent un concept visuel. Chaque oeuvre avec néon est l'occasion d'un jeu nouveau, d’exploiter une nouvelle possibilité, car l'immatérialité de la lumière se combine avec la matérialité du support.
Comme dans l’art minimal, mon travail met en jeu des formes simples. J'accorde une grande importance à la simplicité, à la nature des matériaux, à l'utilisation des couleurs primaires. Entre le Bauhaus et De Stijl, la construction de mes œuvres se base sur la répétition et la superposition d’éléments simples qui donnent une complexité insidieuse. Ces éléments sont des matériaux tels que la bâche plastique, le plexiglas et l’aluminium mais aussi des néons et des formes géométriques. L’assemblage n’est pas dû au hasard. En effet, l’assemblage de ces différents éléments simples me permet de jouer sur l’ambivalence «peinture/sculpture ». Comme disait Le Corbusier « La construction, c’est pour faire tenir. L’architecture , c’est pour émouvoir ». Mon travail se définit par le volume, la transparence, la superposition et la répétition, il a donc peut-être à voir avec l’architecture. Mon travail se rattache aux travaux des maîtres comme Aurélie Nemours, Jean Dewasne, François Morellet…
Le travail récent utilisant la feuille de rhodoïd comme support est une suite logique de cette réflexion. Ce sont des éléments plans, œuvres encadrées, sans relief apparent mais l’application d’empreintes colorées (au pochoir) sur le rhodoïd et leur superposition intentionnelle créent de nouveaux volumes et de nouvelles formes apparaissent. Comme Claude Viallat, la répétition et l’agencement d’un support et d’un même motif créent des espaces divers, modulés selon le jeu des supports et des couleurs.
L’ensemble de mon travail n'a aucune connotation symbolique ou mystique. Il n’apporte aucun message car il repose uniquement sur la construction plastique de l’œuvre.